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L’oeuvre de Robert Marteau, grand poète pas assez connu, critique d’art et spectateur attentif de la société contemporaine, allie la transparence de la pensée à la splendeur du langage. Les cinq recueils de sonnets, parus chez le Champ Vallon avant sa disparition (Liturgie, 1992; Louange, 1996; Registre, 1999; Rites et Offrandes, 1999; Le Temps ordinaire, 2009), ainsi que Écritures, Salve et La Venue publiés en 2013, 2015 et 2017 représentent une des plus belles réussites de la poésie française récente.

Né en 1925 à Virollet, dans la forêt de Chizé, au Poitou, Robert Marteau a passé son enfance dans la campagne tranquille qu’il a évoquée dans son cycle de souvenirs Dans l’herbe (Champ Vallon, 2006). En 1944 il monte à Paris où il découvre sa vocation d’écrivain et publie son premier poème dans les Cahiers du Sud, en 1953. La revue Esprit, dont il est proche, accueille ses chroniques plastiques. Le recueil de poésies Royaumes, sorti en 1962 aux Éditions du Seuil, sera suivi par de nombreux volumes de poésie, de prose et de critique d’art. En 1972, il part à Montréal où il participe activement à la vie littéraire et artistique du Québec. Revenu en France en 1984, il y restera jusqu’à la fin de sa vie (2011), passant la plus grande partie de l’année à Paris et les étés dans les Pyrénées, à Pratt, près de Cap-Verne. En 2005, l’Académie Française lui a décerné le Grand Prix de poésie.

Le bel ouvrage de Jean-Yves Casanova, Robert Marteau. Mesure du ciel et de la terre, Éditions Léo Scheer, 2019, porte en exergue cette réflexion de Marteau : « Il y a ceux qui se servent d’une langue et ceux qui la font. »

Thomas Pavel