Revista Væranda

Le Palais Garnier

Il existe une petite île de béton au milieu d’un grand boulevard, où les voitures circulent à toute vitesse, et les cyclistes se faufilent, ainsi que les piétons… Cette petite île se trouve à une sortie du métro parisien et c’est de cette station de métro que je suis apparu. En face de moi, le Palais Garnier dominait la jonction du Boulevard des Italiens, du Boulevard des Capucines, l’Avenue de l’Opéra, et d’autres encore. C’est un bâtiment qui fait partie de ma liste d’endroits à voir et à ne pas manquer, et c’est un des plus beaux bâtiments que j’aie jamais visités. Le Palais Garnier, construit dans le style de Napoléon III, est incroyablement opulent et magnifique ; c’est un témoignage de la puissance de l’empereur. Charles Garnier était l’architecte qui avait gagné le grand concours pour concevoir l’opéra de Napoléon III, en utilisant un mélange de styles, en grande partie le style baroque. À l’intérieur tout comme à l’extérieur, des colonnes de marbre dominent et des personnages mythologiques de la Grèce antique les ornent. Dans ce bâtiment existait une des plus célèbres compagnies d’opéra du monde du 20ème siècle, l’Opéra de Paris.

Pourquoi est-ce si spécial pour moi ? J’ai été flûtiste toute ma vie et je fais partie de l’école de musique de flûte française. Ce style français a dominé le monde entier pendant l’ensemble du 20ème siècle, et mis en avant une sonorité belle, sensible avec tout plein de couleurs et un vibrato léger. Ma professeure, Isabelle Chapuis, incarne cela au plus profond d’elle-même, ayant gagné le grand concours du Conservatoire de Paris et, en outre, ses propres professeurs, Jean-Pierre Rampal, Marcel Moyse, Alain Marion, et d’autres, les plus grands flûtistes de cette époque, faisaient tous partie de cette tradition et de la scène musicale de Paris. Cela inclut de jouer avec l’Opéra de Paris, au Palais Garnier. La visite en ce lieu était donc un pèlerinage pour tout artiste qui se respecte, une espèce de Jérusalem ou de Mecque. (Un fait amusant : la langue française est propice à jouer de la flûte, car la prononciation des lettres ‘t’ et ‘u’ en français correspond à l’embouchure la plus appropriée pour l’instrument. La fréquence surtout de l’ensemble des deux sons, ‘t’ et ‘u’ dans le mot ‘tu’ est une raison pour laquelle les Français ont une affinité ou un avantage pour maîtriser cet instrument).

Cependant, je n’ai pas pu voir de spectacle, je ne pouvais rien y faire car j’ai fait ce voyage au mois d’août : tout le monde était en vacances ! Malgré cela, j’ai réussi à entrer dans le Palais Garnier pour une visite autoguidée. L’intérieur est encore plus richement décoré et somptueux que l’extérieur. Le grand escalier en marbre avec des rampes soigneusement décorées mène à la grande salle. La salle est dans le style des théâtres italiens et est en forme de fer à cheval, contenant cinq étages, plein de chaises en velours. Le plafond de la salle n’est pas qu’un simple plafond, c’est une œuvre monumentale qui rend hommage aux 14 grands compositeurs d’opéra, une expression vive de la musique lyrique qui ressemble à une aquarelle.

En dehors de la grande salle, il reste encore deux attractions principales. La première est le grand foyer, un point de rencontre pour les spectateurs, doté d’un bar à vin et un jeu de miroirs, ressemblant à la Galerie des Glaces de Versailles. Je dois admettre, j’ai bu un verre de champagne Taittinger avec ma grande sœur, tout en allant au balcon relié au grand foyer qui surplombe la Place de l’Opéra. Sur le balcon, j’ai eu l’impression d’être au centre de Paris, ou du moins au centre du 9ème arrondissement. L’autre grande attraction plus intéressante que le grand foyer est, à mon avis, la bibliothèque-musée de l’Opéra National de Paris. Pour y accéder, on traverse une petite galerie qui raconte l’histoire du ballet français du 19ème siècle à l’aide de photos d’archives et de costumes. La bibliothèque est incroyable, quoique bizarre. Toutes les partitions de musique sont enfermées derrière des barres de fer plutôt que du verre. Il m’a semblé que l’administration craignait (parmi tous les risques et de danger possibles) que les partitions s’échappent et qu’elles devaient être emprisonnées, de sorte qu’elles sont enfermées comme des criminels ! Telles ont été mes impressions du célèbre Opéra Garnier lors de cette première visite, ainsi faut-il que j’aille regarder un spectacle la prochaine fois !

This piece was written as part of the Réveries Unit in the class FREN 205 “Écrire en français” taught by Marie Berg. 

Originaire de la Bay Area, Ernest Leong est un étudiant de première année à l’Université de Chicago. Il étudie la littérature française et la pensée politique. Dans son temps libre, il joue de la flûte pour l’orchestre symphonique de l’université.