Revista Væranda

Jacques-Louis David était un grand peintre renommé pour son style, mais plus encore pour son rôle pendant la Révolution française. Bien que certains veuillent analyser son art en faisant abstraction des opinions du peintre et de son soutien controversé de la Terreur, il est pourtant difficile de l’interpréter sans considérer ses opinions politiques. Il a été élevé durant la transition entre les styles rococo et néoclassique, un changement qui avait lieu en même temps que les transformations politiques et sociales des dernières années de l’Ancien Régime. Pendant un séjour à Rome puis à Pompéi (suite à l’obtention du Prix de Rome), il est tombé amoureux de la culture classique et de son aura de permanence qu’il attribuait à un pouvoir éternel du sujet.

Il commença avec des œuvres célèbres telles que “Le Serment des Horaces” et “La Mort de Socrates”, dont le style classique transcende parfaitement la magie et la permanence universelle à travers ces histoires de l’Antiquité.

De surcroît, il maîtrisait l’expression de messages à travers ses œuvres : les deux œuvres mentionnées précédemment traduisent notamment des sentiments alignés sur le républicanisme et les idées du Siècle des Lumières. C’est ce talent particulier qui l’a rendu maître de la propagande. Au début de la Révolution, il peint “Brutus,” une belle œuvre, appréciée du peuple, qui racontait l’histoire du fondateur de la République Romaine sacrifiant ses deux fils pour sauver la république. À l’ascension de la République Française, il devint chef de l’académie et de l’art, dont la fonction consistait à assurer la propagande de l’État.

De cette époque, ses deux œuvres les plus connues sont “Le Serment du Jeu de Paume” qui devait être un chef-d’œuvre exultant la république, avant d’être abandonné suite à l’avènement de la Terreur, ainsi que “La Mort de Marat,” une œuvre détaillant la mort de l’abominable journaliste, représenté avec ses écrits toujours en main, afin de signaler au peuple qu’il devait accomplir ce que Marat avait commencé. Le génie de David dépasse l’idéologie, que l’on ait de la sympathie pour Marat ou qu’on le considère fou sanguinaire.

Avec la chute de la République, David continue son œuvre de propagande sous l’Empereur Napoléon. À leur premier rendez-vous, David fut fasciné par les caractéristiques classiques de Napoléon.

David entame alors un nouveau style, l’Empire, dévoué à la simplicité classique. Deux œuvres l’illustrent en particulier : “Bonaparte franchissant les Alpes au col du Grand Saint-Bernard” et “Le Sacre de Napoléon” avec l’Empereur au centre. Le premier tableau représente Napoléon beaucoup plus lumineux que le fond, tandis que la deuxième peinture montre les yeux des spectateurs tous dirigés vers Napoléon, la couronne élevée dans ses mains. Ces techniques simples associées au pouvoir de la culture classique célèbrent ainsi à travers ces œuvres monumentales la gloire d’un grand homme tel que Jules Caesar. 

Jacques-Louis David a exercé une influence considérable sur l’art contemporain français du 19e siècle, même après son exil de France suite à la chute de l’Empire. Que l’on apprécie David ou pas, il reste un maître renommé de la peinture française pour la postérité.

Jacques-Louis David was a painter famous for his style, and even more famous for his role during the French Revolution. Even though many prefer to analyze art divorced from the opinions of its creator, it is difficult to fully understand David’s works doing so, for he was a highly active participant in the French Revolution. He was raised during the transition between the Rococo and Neo-classic styles, strongly mirroring the changing social and political climate of late 18th-century France. During his stay in Rome and later Pompeii (after obtaining the “Prix de Rome”), he fell in love with classical artwork due to a certain timelessness and power inherent to it.

 

His first famous works were “The Oath of the Horatii” and “The Death of Socrates.” David is right, there is something unexplainably beautiful about the ancient masterpieces anyone can appreciate— and David perfectly expresses the magic and universal permanence of the antiques.

He was also well adept at inserting messages into his works: the two aforementioned works are about Republicanism and other enlightenment values. This talent made him especially gifted as a propagandist. When the revolution started, he unveiled his work “Brutus” about the founder of the Roman Republic who killed his sons to save it. It resonated well with audiences, so with the rise of the First Republic, he became the new head of the art academy (and the state’s chief propagandist).

 

During his tenure, he produced two notable pieces: the “Tennis Court Oath,” intended to be a masterpiece but had to be scrapped when Robespierre started his reign of terror. The second is the “Death of Marat,” which depicted the infamous journalist dead but still holding his kill list. Thus conveying to France that his work must still be actualized. Whether one sympathizes with Marat or considers him a bloodthirsty maniac, David’s raw talent must still be recognized.

With the Republic’s fall, David continued his propaganda machine under a new boss: Napoleon. When they met, David became enamored with Napoleon’s strong classical features.

This inspired David to create a new style: Empire. It was dedicated to a certain classical simplicity. His two most famous works from this time are: “Napoleon on the Saint-Bernard pass” and “The Coronation of Napoleon.” The Emperor was always front and center. In the former, he was illuminated compared to the background, and in the latter, all eyes point back to him, with his crown in hand. It is simple yet effective: through these masterpieces, we can truly feel a certain glory associated with Napoleon as if he were Julius Caesar.

 

Even after his exile following the Congress of Vienna, Jacques-Louis David held a considerable amount of influence on all his French contemporaries. Whether one likes him or not, he will remain an enormous figure in French art history forever.

This piece was written as part of the Critique et Traduction Unit in the class FREN 205 “Écrire en français” taught by Marie Berg. 

Matteo Moessner est un étudiant originaire de Hoboken dans le New Jersey, et diplômé du lycée St. Francis Xavier à New York. Il est fils de deux immigrants, une Vénézuélienne et un Français, ainsi parle-t-il anglais, français et espagnol, en plus de quelques connaissances de base en allemand. Désormais à l’Université de Chicago, il souhaite se spécialiser en physique avec une mineure en informatique.